Du ruclon à l'écopoint

Le saviez-vous ?

De son vivant, M. Jean Valloton (1914-2009), membre fondateur du GRHC et enfant de Cartigny, en a rédigé un certain nombre dans le journal « Informations cartiginoises »


En cette période où l'on parle passablement de « déchetterie », saviez-vous comment nos ancêtres s'organisaient pour préserver la nature ? Commençons par le fourneau potager de la cuisine, véritable incinérateur miniature à ordures, brûlant allégrement le bois, les branchages, les sarments, les coquilles de noix, les papiers et même les balayures de la cuisine. Quant aux cendres, elles servaient d'engrais, d'anti-limaces et dans certains cas, de poudre à lessive.

Ce qui ne se brûlait vraiment pas, mais pouvait se décomposer, était jeté sur le « ruclon » en attendant de devenir terreau pour fertiliser le jardin potager. Contrairement à aujourd'hui, la quantité de matériel d'emballage encombrant nos poubelles n'était pas de mode. Les bouteilles en verre étaient rares et donc utilisées et réutilisées.

Bien sûr, il y avait des déchets irrécupérables, tels la vaisselle cassée, les tessons de verre ou encore les ferrures inutiles. La population de Cartigny avait la chance de disposer d'un petit « dévaloir naturel » discret, près du Chemin des Roches, petit ravin dit « gotale », descendant à forte pente dans la direction du Rhône. Des archéologues d'un autre millénaire y trouveront peut-être un jour des trésors et expliqueront notre civilisation à leurs petits-enfants.

L'élimination des déchets naturels de l'homme ne pose pas de problèmes directs à l'heure actuelle, on l'oublie. Anciennement, sans eau courante dans les habitations, on se contentait d'une petite cabane extérieure au bâtiment, munie d'une planche au trou bien rond, ouverte à tous vents, été comme hiver, soleil, pluie ou neige. Une description plus détaillée de cette habitude de la vie rurale pourrait faire l'objet d'un « Saviez-vous » spécial, mais il ne sera probablement jamais écrit, vu son manque de poésie. ...

Les nouveaux projets en cours pour améliorer la situation actuelle et la volonté de bien faire de nos habitants, feront, nous l'espérons, un petit Eden écologique de notre commune.

(Texte publié dans les Informations cartiginoises de juin 2000)